ROYAL BITCH

Description

La sculpture est la représentation sculpturale et en trois dimensions d'un fait divers: l'enlèvement présumé par des extraterrestres d'une jeune prostituée de Muanda, à l'ouest de la République Démocratique du Congo.

Elle est constituée d'éléments multiples -et recomposables à l'infini: bois trouvé sur la plage et déposé par les vagues après un long périple en mer; pierres; lampe avec ampoule de teinte bleue; corail et coquillages; peinture; post-it.

Elle mesure environ 1,20 mètres de hauteur.

Photos de la sculpture prises dans l'atelier.

Contenu interactif de la sculpture "ROYAL BITCH"

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Toutefois, cette nuit-là, alors qu'elle s'approche à pied de sa maison, effectuant des petits pas prudents au milieu des flaques d'eau, elle aperçoit brusquement dans le ciel un objet lumineux qui, tout d'abord fixe dans le firmament nocturne, se met à zigzaguer à vitesse rapide au-dessus d'elle. Il semble se diriger vers la plage.

Intriguée, et malgré l'heure tardive (ou très matinale, c'est selon, car il est quatre heures du matin), Gisèle intercepte une moto-taxi qui passait par là, à moitié enlisée dans les chemins emplis d'eau, effroyablement boueux. Ils rejoignent vite le boulevard principal conduisant à la mer. La curiosité de Gisèle est de plus en plus vive, son coeur bat de plus en plus fort. En route, ils croisent d'autres motards et leurs passagers tardifs, émergés, à l'aube, des nights-clubs où ils ont passé leur nuit.

La fascination de la jeune femme pour l'objet volant qui vole au-dessus d'eux est tellement grande qu'une fois arrivés au bord de l'océan, devant la plage déserte, Gisèle ne pense même pas à proposer une pipe au motard en échange d'une course gratuite. Distraite, comme dans un état second, elle extrait rapidement quelques billets de son sac et paye le motard. Quelques instants plus tard, elle est là, se tenant debout, seule sur la plage. Tremblante, presqu'en liquéfaction, elle serre désespérément le petit sac d'imitation Gucci où elle a l'habitude de ranger l'argent de ses passes. Comme s'il avait été à l'affût de l'arrivée de Gisèle et n'attendait qu'elle, l'objet volant est descendu du ciel et s'est posé doucement. Il lui semble qu'elle va défaillir: la soucoupe volante est maintenant là, devant elle. Son diamètre n'excède pas quinze mètres.

La porte de l'engin s'ouvre... une vive lumière en jaillit, éblouissant Gisèle. D'un geste rapide, elle se couvre les yeux. Dans la lumière aveuglante de l'ouverture parait une créature étrange, humanoïde, de physionomie reptilienne, mesurant environ un mètre nonante de hauteur. Ses yeux, pareils à ceux d'un serpent, sont perçants, terrifiants, rouges. Elle ne porte aucun vêtement, pas de tenue spatiale, rien.

Le reste de l'histoire est classique: Gisèle se fait enlever et passe plusieurs mois dans l'espace, dans l'orbite de la Terre, à bord d'un gigantesque vaisseau. Là, prise en main par des créatures finalement bienveillantes et amicales, elle apprend le secret des pyramides et se fait initier aux mystères de la galaxie. Elle en sort transformée à jamais, désormais porteuse d'un message de paix et d'une mission; informer les peuples d'Afrique et du monde de l'existence réelle des extraterrestres.

Depuis cette incroyable aventure, qui a profondément affecté sa perception de la vie, Gisèle est devenue une autre femme. Elle participe aujourd'hui à des colloques, partout en Afrique, sur la question ovni. Elle anime des conférences brillantes sur le sujet, dans des universités, devant des parterres d'étudiants médusés par sa métamorphose et ses révélations. Elle n'est plus prostituée.

L'enlèvement

La nuit du vendredi novembre 2024, une jeune femme de 22 ans, Gisèle Kayembe, prostituée de métier, sort de l'hôtel situé près de la plage, où elle vient d'effectuer quelques passes. L'hôtel, tenu par un couple d'expatriés français ayant longtemps vécu au Népal, s'appelle le "Katmandu". (Ils se feront d'ailleurs arrêter en mai 2025 pour traffic de stupéfiants).

Après une nuit bien arrosée passée dans la boîte boîte de l'établissement et la chambre où elle effectue ses passes (son "bureau", comme elle le nomme), Gisèle, arrivée non loin de sa maison, sort du taxi où elle vient de prodiguer une fellation au taximan pour obtenir une course gratuite.

Le taxi ne l'a pas déposée directement devant chez elle, car la route de terre qui conduit à sa demeure est inondée. C'est la saison des pluies et l'état des rues est lamentable dans le quartier populaire où vit -ou plutôt "survit" la jeune femme. Là, durant la semaine, elle officie comme couturière et tresse des mèches.

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Gisèle Kawembe
Aujourd'hui, profondément transformée par son expérience, Gisèle anime des conférences sur les ovnis.
Pour elle, les extraterrestres l'ont sortie de la prostitution et sont clairement animés par des sentiments bienveillants. Du moins, ceux qu'elle a rencontrés.